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Témoignage : Mon agression sexuelle !

Je laisse la plume de mon blog à Véro, qui souhaite vous parlez de son agression sexuelle.

Je tiens à le remercier car écrire ce texte c’est aussi se replonger dans des souvenirs difficiles.

Bonjour à toutes et tous,

Je m’appelle Véro, j’ai 37 ans et je suis maman de 2 enfants.

Je vais vous raconter une partie de mon histoire, les attouchements sexuels.

J’étais une ado assez réservée, assez solitaire mais bien dans mes baskets. Relativement discrète mais très rigolotte.

Fille unique, je suis proche de mes parents et de mes grands parents.

Alors âgée de 15 ans, un mercredi après midi comme les autres je me rends à vélo chez mes grands parents pour manger le midi. Puis, dans l’après midi je me dis : « tiens, tu vas aller voir, la petite de ta grande cousine Hélène (pseudo). » Me voilà partie à vélo. J’arrive, Hélène était là,  son mari aussi (on va l’appeler…euh… Luc) et bien sûr la petite poupette âgée de 3 mois que je vais surnommer Aby. Donc je rentre, puis à peine 5 minutes que j’étais là, Hélène me dit je vais faire 2/3 courses vite fait pour Aby. Donc elle part, je reste avec lui et la petite qui dormait dans son landau dans le salon. Donc, à peine fut-elle partie, je m’empresse d’aller voir la petite merveille. Puis là … il me suit dans le salon, jusque là, normal… j’étais au dessus du landau, quand, tout à coup,  Luc m’a serré fort contre lui, très fort. Je lui demandais ce qu’il faisait, il ne disait rien et continuait de me serrer. Monsieur à la base, est grand fan et imitateur de Bourvil (juste pour voir le personnage, c est quelqu un de « marrant » à la base)… Il me serre encore plus fort, et moi avec mes 50 kgs contre 80 kg… difficile de m’extirper de ces bras) Je lui demande d’arrêter mais il continue en m’embrassant dans le cou (beurk !) ,et je sens clairement à travers son jean qu’il est en érection  (à ce moment là j’ai vraiment compris que ce n’était pas de la rigolade, mon cœur battait fort fort fort)… et là il me touche les seins, le corps, et mets sa main dans ma culotte. Je continue de lui dire d’arrêter. Il me retourne pour m’embrasser avec ses sales pattes toujours sur moi, à me toucher, et m’oblige à lui toucher le sexe en attrapant ma main très fort… J’ai peur, et me dit qu’Hélène va arriver … Mais non, elle n’arrive pas, mais, la petite se met à pleurer, je lui dis qu’il faut qu’il s’occupe d’elle. Il me dit, mais non, elle va s’arrêter !!! J’insiste pendant plusieurs minutes. Puis là, à force d’insister, il me lâche le temps de lui donner la sucette, mais vite fait, je sors  de la maison, prends mon vélo, et repart …en pleurs. Je pédale, pédale le plus vite que je peux, puis je m’arrête à un arrêt de bus pour me remettre « potable », sécher mes larmes et rentrer chez ma grand mère comme si rien ne c’était passé. Oui, je n’ai rien dit. Pourquoi ? La première chose que j’ai pensé dans ma petite tête, c’est : va-t-on me croire ? Deuxio, ils avaient même pas 1 an de mariage et un bébé de 3 mois… Tertio, je me demande si c est pas un peu de ma faute…et oui, dans ces situations là, nous victimes, on se sent Coupable.

Je ne l’ai jamais dit à personne.

Je me rappelle de chacun de ses gestes, où exactement dans la pièce… tout… et je n’y oublierais jamais. Ca fait malheureusement parti de ma vie, et on vit avec …

Je me rappelle de ma gd mere qui me dit : « ben tu n’es pas restée longtemps ». Je lui ai simplement dit qu’ils devaient partir.

Les années ont passé. Ils venaient de temps en temps (allez on va dire ¾ fois par an) chez mes parents… Chaque fois qu’ils venaient, je faisais en sorte de ne pas rester seule dans la même pièce que lui… pour moi, c’était devenu une « routine ». Et quand j’ai eu mes enfants, pareil, jamais je ne restais seule avec lui et encore moins mes enfants. (Mariée, quand j’allais chez mes parents, il y avait le parc de mon fils dans le salon, et des fois pour  prendre un café , on le prenait dans la cuisine mais jamais mon fils ou ma fille ni moi-même d’ailleurs ne restions seules avec lui). Et vous vous posez certainement la question : personne n’a jamais rien vu ? Par rapport à mon comportement avec lui que j’étais distante ? Ben non, car nous, victime, on fait tout pour cacher la « chose »… pourquoi finalement je n’en sais rien. Certainement pour préserver le bien-être des autres, des ses parents, de la famille… de la peur aussi… oui , parce qu’on a peur au fond !

Les années passent dans le silence, je le gère plutôt pas mal. Je les vois très peu donc ce silence n’est pas si difficile que ça.

Et puis il y a 4/5 ans. Luc se suicide. Version officielle du suicide : il s’est suicidé car il allait se faire opérer du genou (ne riez pas, c’est vrai)… Il avait tout prémédité. Le costume sur le lit, le choix du cercueil (le même que mon arrière grand-mère, ben oui, peu chère pour une ordure !), une lettre manuscrite pour sa fille avec sa chaîne qu’il portait toujours autour de son cou sa fille doit la porter.(En consultant mon ostéo qui fait l’émotionnel ; elle m’a expliqué que c’était pour qu’elle reste sous son emprise en gros) Une lettre à sa femme, qui lui raconte un tas de truc et qui lui explique qu’il a peur de se faire opérer donc qu’il préfère partir et il lui spécifie dans la lettre qu’il la surveillerait de là-haut ! il était non seulement taré mais le pire il était machiavélique! Bref, elle croit à ça !!! d’autant plus, que quelques mois après le suicide , on apprend qu’il avait déjà essayer de se suicider il y a quelques années !) On est bien d’accort qu’une opération du genou n’est pas vitale, si tu as peur , tu te fais pas opérer !!!

Etant donné qu’elle se retrouve seule avec son ado , la veuve se réfugie chez mes parents pour trouver de la compassion (je suis veuve maintenant, je suis veuve ….10 fois par jour !)etc… au début, c était 1 week end sur 2. puis c est devenu rapidement tous les week end…(et oui, on s’aperçoit finalement que ces gens là n’avaient pas d’amis ! il faut dire, que les 2, n’avaient pas inventé l’eau tiède, et était toujours à raconter des conneries sur les gens) le samedi,le dimanche, et parfois même le vendredi après midi ! Hélène ressasse sans cesse. Mon pauv’ Luc… mon pauv’Luc… environ 30 fois dans la journée (et je n’exagère même pas).

Elle va au cimetière plusieurs fois par semaine.

A noter, j’ai toujours mon secret !

Puis, je divorce. Je fais une dépression. Puis un jour, mi août 2016 je pète un câble. On me retrouve par terre, chez moi, ne pouvant plus marcher, plus respirer. Je suis en pleine crise d’angoisse. Ecouter 30 fois, voir plus dans la journée, tous les week end : mon pauv’ Luc… etc… je suis arrivée à bout. A bout de force, à bout de tout. Mon ami qui m’a retrouvé tétanisé par terre(je lui avais appris quelque jours avant) ! il me dit : tu vois bien que tu n’en peux plus, ton corps n’en peut plus ! »  Il appelle ma mère qui vient illico presto, je lui raconte… Elle était, je ne sais même pas comment expliquer. Je pense que ça a détruit une partie d’elle-même et qu’elle s est dit putain j’ai rien vu !!! Elle était abasourdie. Elle m’a cru évidemment. Arrive le moment où je l’annonce à mon père (oui, c’était à moi de lui dire, pas à ma mère). J’ai lu dans ses yeux la haine.  La haine d’un père ! et là, il me dit « calme », tu m’as économiser une cartouche ! je l’ai peut-être économiser mais je ne l’aurais certainement pas regretter (oui c est comme ça, et je sais qu’il l’aurait fait)…Du coup, je ne regrette pas de ne pas l’avoir dit avant, car au final, mon père aurait été en taule pour cette ordure !

Après viens le moment où je le dis à mes grands parents, et ils sont, eux aussi, désemparés de n’avoir rien vu… d autant plus quand racontant les faits à ma gd mere, elle se souvient de se jour là (malgré toutes ses années passées !) elle se souvient que je suis rentrée rapidement… Bref, je passe les détails.

Arrive le moment ou il faut le dire à la veuve, car non, je ne peux plus garder ce secret (qui n’en ai plus un maintenant) ! c est pas possible. Je veux que tout le monde sache que c’était une ordure ce type. Que c’était un vicieux, un pervers ! J’ai oublié de préciser que quelques mois après sa mort, sa femme a trouvé plein d’accessoires porno (genre des pompes à sexe electriques (moi-même je ne savais même pas que ca existait… merci google de m’avoir renseigner !!! etc…) des dvds etc… et que les parents d’Hélène ont brûlé  un tonneau de 200L de tous ses accessoires et dvds .Vous imaginez la taille du tonneau ! ( et elle, elle n’a jamais rien vu !!) si si c est possible ! c’était tout planquer ! Faut dire qu’Hélène est loin d’être maniaque !

Donc, pour lui révéler, la question a été : où et comment ? Car révéler un truc pareil ! Quel va être sa réaction ? Donc, la meilleure solution était qu’Hélène soit en présence de quelqu’un, au cas ou … Je me suis donc rendue chez ses parents avec ma mère. Ils ne savaient pas ce qui allait leur tomber dessus ! Je leur raconte donc mon histoire, et là, ils n’ont pas spécialement de réaction. La seule chose que la mère d’Hélène dit : je n aimais pas quand il venait récupérer Aby à la maison après l’école… Luc dormait avec elle, il prenait le bain avec elle … Bref, ils n’ont jamais aimé Luc , ils l’ont toujours senti bizarre ! OK (Grrrr !),  mais ils me disent qu’il faut bien évidemment le dire à Hélène. Hélène arrive. (Et on me dit bien sur de ne pas ébruiter hein… de ne rien dire a personne ca reste entre nous, ben oui, ca fait « tâche » un violeur dans la famille !!! )! Donc je recommence… j’explique … dans le détail… et à la fin, Hélène se met à pleurer et elle est limite soulagée. Car elle voit dans ses rêves (enfin elle, elle appelle ça des visions 😉 ) qu’il fait du mal à quelqu’un, mais elle ne sait pas à qui ! Une réaction qui nous à tous surpris ! Car moi, perso, tu m’annonces ça je dévaste tout dans la baraque, je pète un plomb ! Et elle me dit : » mais pourquoi tu ne l’a pas dit avant, on l’aurait fait soigné ! » je lui réponds tu crois que c’est facile de le dire !!! et de toutes façons, quand t es un pervers, tu es un pervers ! ça se soigne pas ! tu n’y écoutes pas assez à la télé. Les pédophiles qui sortent de prison en étant soi-disaént soigné et que dès qu’ils ressortent ils recommencent ! Oui je me suis énervée !  Bref, elle me dit, ben je dormirais mieux … euh…ok ! Hélène le dit a sa fille, qui elle, par contre, n’en croit pas un mot ! (nous sommes tous persuadés qu’il l’a touché, sauf helène et Aby (qui doit faire un deni !) Mais bon, de toute facon, quand on voit qu’à 50 piges , Hélène ne sait pas ce que veut dire le mot « déni » , que voulez-vous ! Bref, elle me croit, puis revirement de situation quelques jours plus tard… Elle ne me croit plus ! Pourquoi ? parce que, tenez vous bien , Luc lui a dit « je lui ai juste mis la main au fesse ! oui oui, Luc est mort, et il vient de lui dire alors qu’elle cuisinait (là,  il y a du level quand même !) et elle dit partout que j’ai foutu la me… dans la famille juste pour une main au cul.

J’ai très mal vécu la situation et ça m’a fait beaucoup de mal. D’ailleurs, comme je lui au dit : «  si tu réfléchis un peu, à quoi ça m’aurait servi d’inventer cette histoire. Luc est mort, je gagne quoi ???!!! » et concrètement un mort qui parle… euh…comment te dire …faut te faire soigner !!! J’ai vraiment ressenti de la haine.

Le fait qu’elle raconte partout que j’ai raconté des conneries, que j’ai sali la mémoire de son cher mari, juste pour une main au cul ! Je suis vraiment dégoûtée. Je consulte encore une fois car me faire passer pour une menteuse etc, je n’y digère pas .Heureusement , mon ostéo m’a dit : TU es VICTIME, IL est COUPABLE, même une main au cul ce n’est pas anodin non plus, il n’avait pas à le faire ! tu verras un jour, elle se rendra compte… Pour l’instant, c aca fait un peu plus de 2 ans, et elle ne s’est toujours pas rendue compte … mais pour moi, c est terminé. Je ne veux plus les voir ! et je ne reviendrais pas en arrière. D’ailleurs, tout mon entourage proche, sait, que, si je meurs avant elle, je veux qu’elles soient virées de mon enterrement, c est une certitude avec les explications publics !

Aujourd’hui je n’ai plus de contact avec elles… ni avec ses parents d’ailleurs !

Si vous aussi, cela vous est arrivé, parlez … parlez … n’hésitez pas… c est un secret lourd à porter ! Je le sais…Ca vous ronge de l’intérieur ! Dites vous que si ça vous est arrivé, la personne qui vous la fait, la certainement fait ou le fera a une autre personne ! Mais que si personne ne parle, ça ne se sait pas… Moi, j’ai constaté, après avoir raconté mon histoire, que finalement Luc avait déjà essayé de sauter sa belle sœur ;  qu’a son travail, il mettait la main aux fesses des femmes et que du coup il a eu plusieurs altercations avec les autres hommes du boulot à cause de ça !), et je sais aussi que maintenant, beaucoup de leur entourage se pose maintenant la question par rapport à leurs enfants.

Car oui, Luc était très apprécié des enfants… il les appâtait avec des petits cadeaux, il était très joueur avec eux, etc… Et puis, vu que les enfants l’appréciait , il les gardait de temps en temps…Je me suis rendue compte, qu’en  parlant, les langues se délient … et d’ailleurs, j’en entends encore sur lui ! Dans un sens je m’en veux de ne pas avoir parlé plus tôt pour protéger les autres, mais malheureusement je n’y ai pas pensé.

Aujourd’hui,  j’essaie de me reconstruire.

Merci de m’avoir lu… J’ai essayé de faire au mieux pour vous raconter mon histoire, mais c’est un peu compliqué.

Véro

 

Associations de lutte contre les violences faites aux femmes

Association d’aide aux victimes

  • INAVEM : Fédération nationale des associations d’aide aux victimes
    www.inavem.org

LES ASSOCIATIONS PRES DE CHEZ MOI

Le 0 800 05 95 95 « SOS Viols Femmes Informations ».

Ce numéro est destiné :

  • aux femmes victimes de viol ou d’agressions sexuelles
  • à leur entourage
  • aux professionnels concernés

C’est un numéro d’écoute national et anonyme. Il est accessible et gratuit depuis un poste fixe en métropole et dans les DOM du lundi au vendredi de 10 h à 19 h.

Vous trouverez au 0 800 05 95 95 : écoute, soutien, information, accompagnement, aide pour faire valoir vos droits en justice. Si vous le souhaitez, Viols-Femmes-Informations vous proposera une orientation adaptée vers les dispositifs locaux d’accompagnement et de prise en charge.

Le 39 19 : Violences Femmes Info.

C’est un numéro d’écoute national destiné :

  • aux femmes victimes de violences
  • à leur entourage
  • aux professionnels concernés
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un chromosome d’amour en plus

Je laisse la parole à Rachel…

Bonjour à toute et à tous,

Je me présente moi c’est Rachel, j’ai 36 ans et je suis l’heureuse maman de deux petits garçons : Antonin 3 ans et Nathanaël 15 mois.

Je suis aussi la belle maman d’une jolie Léane qui a 6 ans.

Je vis en Seine Maritime et si j’ai tenu à écrire ici c’est que j’ai deux particularités :

La première je la partage avec Chris : la SPA, (spondylarthrite ankilosante)  une compagnie permanente et invisible que j’ai appris à apprivoiser et parfois même à oublier

La deuxième et non des moindre c’est que mon petit dernier Nathanaël est un enfant Extra-ordinaire. Oui, oui je vous assure il est Extra

En effet, j’ai appris à sa naissance que mon petit Nathanaël était porteur de Trisomie 21.

Alors je sais que bon nombre d’entre vous se posent la question en me lisant : Mais comment ça, ils n’ont rien vu pendant la grossesse ? Cette question elle est récurrente, maladroite, elle me devient insupportable mais pour y répondre une bonne fois pour toute : non la trisomie 21 de Nathanaël n’a pas été détectée pendant ma grossesse. (et quand bien même.. )

Pourquoi ? Tout simplement parce que ce que l’on appelle le tri-test (prise de sang combinée à l’analyse de l’échographie dite morphologique) ne donne simplement que des statistiques (si si regardez bien c’est écrit…) ainsi mon « risque » (puisque c’est comme cela qu’on l’appelle) n’était que de 1/7941.

Pour que tout soit clair : on propose une amniocentèse aux femmes qui présentent 1 risque sur 250 ou moins…

Aux différentes échographies rien n’a également attiré l’attention… il était parfait (et quoi qu’on en dise il l’est toujours )

 

Ainsi nous avons appris son papa et moi à sa naissance que notre enfant était différent des autres. Inexplicable mais je l’ai su tout de suite en le regardant et son papa aussi. Il a fallu cependant attendre des examens sanguins pour confirmer nos craintes.

 

Nous sommes passés par toutes les émotions en ces quelques jours, la joie de la naissance, l’inquiétude, la tristesse, l’effondrement mais aussi et surtout l’amour.

Je suis tombée immédiatement sous le charme de ce petit être, j’avais bien entendu ressenti énormément d’amour à la naissance de mon 1erAntonin et j’étais également sous son charme mais avec Nathanaël c’était différent…

Cela est difficile à décrire mais dès sa venue au monde il avait ce regard rempli d’amour… c’est grâce à ce regard que son père et moi avons pu surmonter la nouvelle.

Nous avons également eu beaucoup de chance car avons été très entouré par le personnel médical, ce qui nous le savons n’est pas le cas pour beaucoup de parents dans notre situation.

Nous ignorions tout de la Trisomie 21, ou plutôt nous avions des croyances mais bien loin de la réalité…

Aujourd’hui, Nathanaël a 15 mois et que de chemin parcouru… nous avons créé une page facebook : « Un chromosome d’amour en plus », (oui parce que pour la petite histoire avec son regard plein d’amour à la maternité cette phrase est venue : j’ai dit à mon conjoint que s’il avait un chromosome en plus c’était parce que nous nous étions certainement beaucoup aimés… )

Nous avons souhaité créé cette page pour montrer à la société ce qu’est réellement la Trisomie 21, pour informer le public et favoriser l’inclusion des personnes en situation de handicap.

De là est venu naturellement l’idée d’une association portant le même nom : Un chromosome d’amour en plus et nous avons mille projets pour aider les parents confrontés au handicap à la naissance…

Nathanaël avance à son rythme, bien entendu de part la Trisomie 21, il est plus tortue que lièvre mais cela fait partie de son charme… Il tient assis depuis cet été et sait très bien se faire comprendre… c’est un charmeur né…

Notre vie de famille a été un peu chamboulée mais nous nous sommes adaptés, j’ai repris le travail à 80% alors qu’il avait 4 mois et c’est papa qui est à la maison.

Oui nous sommes une famille atypique, Alex mon conjoint gère le quotidien avec les rendez-vous médicaux et para-médicaux de Nathanaël.

Nous devons le stimuler quotidiennement pour que son évolution lui permette une plus grande autonomie par la suite. Il va d’ailleurs à la crèche 1 jour et demi par semaine ce qui permet à son papa d’avoir un peu de répit et gérer la maison.

Je suis fière de Nathanaël et de notre famille, son grand frère Antonin est très complice avec lui… lorsqu’il n’est pas là il le réclame et ne part jamais sans l’embrasser (même pour dormir).

Nathanaël est notre rayon de soleil, ce n’est pas tous les jours facile, nous avons un emploi du temps chargé, mais un peu comme toutes les familles non ?

Nous savons que nous devrons nous battre encore et encore pour que la société avance mais nous sommes déterminés pour le bonheur de Nathanaël et de tous les autres.

Si j’ai tenu à écrire cet article c’est pour communiquer et informer : la Trisomie 21 ce n’est pas si grave, certes ce n’est pas ce que nous souhaitons pour notre enfant lorsque nous l’imaginons mais croyez-moi c’est loin d’être insurmontable si tout le monde y met du sien.

Les personnes porteuses de Trisomie 21, sont comme vous et moi, elles ont des sentiments, des capacités, des appétences, elles peuvent être heureuses, tristes, amoureuses, compétentes et elles ont beaucoup plus à apporter que vous l’imaginez.

 

 

L’image contient peut-être : 1 personne, chapeau et plein air

 

lien facebook de la page : https://www.facebook.com/chromosomedamour/

Blog : https://unchromosomedamour.wixsite.com/chromosomedamour

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Mon parcours PMA

Je vous laisse avec le témoignage de Fanny sur son parcours PMA.

 

Bonjour à vous, et merci à ceux qui prendront le temps de me lire,

 


Par quoi commencer…par une brève présentation ? Je m’appelle Fanny, j’ai 28 ans, je suis en couple avec mon conjoint depuis presque 7 ans et cela fait maintenant 2 ans et demi que nous essayons d’avoir un enfant…en vain…c’est ce qui me pousse aujourd’hui à vous faire partager mes expériences, mes conseils, et mon désespoir.

Tout a commencé en mai 2015, mois où mon conjoint et moi décidons enfin de fonder notre famille, et ce après de nombreuses années de négociation intensives 😉 . Mais voilà tout ne s’est pas passé comme nous l’aurions voulu…voici nos péripéties.


Donc, du mois de mai jusqu’au mois de juillet RAS…c’est le début, on ne se prend pas la tête on laisse le temps au temps.

 

Puis vient le mois d’août, mois où mes fidèles copines, qui me rendent visite une fois par mois, tardent à venir, petite lueur d’espoir, après une semaine de retard me voilà partie faire une prise de sang (je ne jure que par les prises de sang pour une fiabilité à toute épreuve), grosse déception…c’est négatif. Je laisse donc passer quelques semaines en me disant que mes copines me font une petite blagounette et qu’elles viendraient un peu plus tard que prévu…mais toujours rien. Je refais une seconde prise de sang, et bien évidemment, elle est toujours négative. J’appelle donc mon gynécologue que j’avais dû voir une fois, comme toutes les filles, moins j’y allais mieux je me portais 😀 , je lui explique que mes dernières règles remontent au mois de juillet et que nous sommes tout de même en octobre, que je n’ai aucune idée de ce qu’il se trame. Il me demande de venir le jour même car il pense à un kyste…me voilà au cabinet pour une consultation mémorable. Tout se passe bien dans un 1er temps, il me fait une échographie, me demande de me rhabiller, nous voilà à son bureau, d’où il me sort «bon bah vous avez les ovaires polykystiques», euh moi pas comprendre, jamais entendu parlé de ma vie, késako ? «oui d’accord, c’est-à-dire ?», sa réponse a été un coup de massue, «ça, c’est votre poids ! Perdez 4 ou 5 kilos et vous revenez me voir on avisera, merci et bonne journée»…voilà voilà, comment culpabiliser, se détester, enfin bref, me mettre plus bas que terre et ressortir en larmes d’une consultation. Ni une ni deux, régime oblige pour suivre les conseils de ce « professionnel » de santé. Perte de 9 kilos en 1 mois et demi et bien évidemment toujours pas de règles à l’horizon.


Nous voilà maintenant en février 2016, je potasse un peu sur internet, pour me renseigner tout de même sur ces fameux ovaires polykystiques, et je trouve comme information qu’à la base c’est dû à un problème hormonal, une sécrétion d’hormones mâles qui empêche les futurs ovules de devenir mâtures, par conséquent, les follicules se stockent dans les ovaires, et enfin, qu’il est mieux d’aller voir une endocrinologue et de ne pas s’arrêter à un gynécologue. Remontée comme une pendule, je prends RDV avec une endocrinologue et un nouveau RDV avec ce fameux gynécologue. Le RDV chez l’endocrinologue s’est super bien passé, je ne manque pas de lui faire part du comportement du super gynécologue, heureusement qu’elle était déjà assise. Elle me prescrit du Duphaston, médicament qui est censé déclencher mes règles, et effectivement miracle ! Après 7 mois d’absence, les voilà ! À savoir que depuis je n’ai jamais eu besoin de reprendre du Duphaston pour déclencher mes règles, j’ai retrouvé mes cycles grâce à la prise de ce médicament. Vient ensuite le jour du RDV chez le gynécologue, et j’ai la ferme intention de ne pas ressortir en larmes comme à sa dernière consultation. En bref, j’ai tapé du poing sur la table, et ce n’est pas qu’une expression :’) , je lui ai dit que son comportement était inadmissible, que c’était honteux d’avoir cherché sur internet ce qu’était les ovaires polykystiques car il n’avait pas été fichu de prendre le temps de m’expliquer, que je n’avais peut-être pas fait médecine mais que je n’étais pas plus bête qu’une autre pour comprendre…enfin j’en passe et des meilleurs. Il m’explique donc les différents parcours qui m’attendent : en 1er les médicaments, en 2ème les piqûres, en 3ème les inséminations et enfin en 4ème les FIV. Il me prescrit donc du Clomid, médicament aidant pour l’ovulation et me donne RDV 14 jours après pour faire une échographie et voir si les follicules grossissent. 14ème jour, selon lui ça avait bien fonctionné donc il me prescrit une piqûre, l’Ovitrelle, pour déclencher l’ovulation et nous avons pour consigne de faire des câlins à volonté. Mais voilà ça ne fonctionne pas. Le mois suivant même procédé, et même résultat. Il m’oriente donc vers une autre gynécologue qui est spécialisée dans l’infertilité. 

Juillet 2016, RDV avec ma nouvelle gynécologue, un peu perchée, mais très professionnelle, et c’est ce qui m’importe 😉 . Elle décide d’essayer encore une fois le Clomid mais au lieu d’un médicament par jour, on passe à 2 par jour. Retard des copines…petite méfiance car je me dis que c’est comme un goût de déjà vu…après 1 semaine de retard je fais une prise de sang et là surprise ! C’est positif, nous sommes les plus heureux du monde, après un peu plus d’un an d’essai on y est, on s’empresse de le dire à nos proches…mais la joie à été de courte durée, une semaine après, le 1er août, grosses pertes de sang en allant aux toilettes le matin, direction les urgences gynécologiques, ils pensent à une fausse couche…mais pour en être sûr il faut faire une prise de sang ce jour et 2 jours plus tard pour voir si le taux de HCG augmente ou diminue. Le taux à effectivement chuté la fausse couche est confirmée. Grosse déprime en perspective…


Octobre 2016, après avoir remonté la pente, et ne pouvant plus voir une femme enceinte en peinture, nous passons à la seconde étape…les piqûres. Ma gynécologue me prescrit donc du Puregon, même intention que le Clomid, aider les follicules à devenir mâture, sauf que cette fois ci il faut que je me fasse des piqûres tous les soirs et que tous les 2 jours j’aille faire une prise de sang et voir ma gynécologue. Nous voilà parti pour un rythme assez soutenu mais on y croit, on ne lâche rien. Après plus de 20 jours de piqûres, elle me prescrit ma piqûre d’Ovitrelle pour déclencher l’ovulation en nous mettant en garde car il y a 4 ovules potentiels, donc risque même de grossesse multiple, mais on tente le coup. Elle me prescrit aussi une prise de sang à faire 15 jours après.


Novembre 2016, je croise tout pour avoir une bonne nouvelle, nous somme le 30 du mois et dans 3 jours nous fêtons nos 6 ans avec mon conjoint, et il est prévu que nous partions en vacances, j’aimerais tant lui annoncer une bonne nouvelle ce jour-là. Mon vœu est exaucé, la prise de sang est positive ! Explosion de joie, que du bonheur mais on reste légèrement sur nos gardes…on en parle à moins de personne, on essaie de se protéger et d’attendre ces fameux 3 premiers mois, mais c’est impossible, on a envie de le crier sur les toits.


Décembre, en plein milieu d’une journée je vais aux toilettes, et je découvre une mare de sang qui en a même traversé mon jean…en pleurs, nous voilà parti aux urgences gynécologiques, en se préparant à entendre la même chose qu’il y a 4 mois, mais non cette fois ci ce n’est pas une fausse couche, mais un hématome. Ils ne veulent pas se prononcer sur l’évolution de ma grossesse et je dois refaire une écho une semaine plus tard. Nous y voilà, nous faisons l’écho, et tout va bien, le cœur bat, c’était magique et tellement émouvant…larmes garanties ! Les saignements se stoppent, et nous continuons à nous projeter dans quelques mois…

Janvier 2017, le retour des saignements, retour aux urgences qui ne trouvent rien et qui ne sont pas inquiets par l’abondance de ces derniers. J’ai un RDV le mois prochain chez ma gynécologue pour le suivi de ma grossesse donc nous attendons patiemment. Et puis des saignements encore et toujours…ras le bol de vivre dans l’angoisse, nous laissons passer car nous avons bien compris qu’à ce stade de la grossesse il n’y a rien à faire à part attendre, attendre et attendre…


Février, je me lève un matin, entre le chemin du lit qui mène aux toilettes, perte d’un liquide à m’en mouiller même le pantalon. Pensant à une petite fuite urinaire (les joies de la grossesse), je continue à me préparer et pars pour le travail. Et puis, quelques semaines après, nous voilà au RDV chez ma gynécologue, elle me fait une échographie, et là, décomposition de ma gynéco, elle m’annonce tant bien que mal qu’il n’y a plus de liquide amniotique…elle m’envoie immédiatement vers les urgences gynécologiques qui confirment la chose. De là, on nous explique le parcours, nous devons revenir dans une semaine pour refaire une écho afin de voir si du liquide se serait réformé, ou si la situation est identique, dans quel cas, si nous ne voulons pas prendre de risque pour la santé du bébé, il faudra interrompre la grossesse en provoquant l’accouchement…l’effroi total. 


Mars 2017, nous faisons la 2ème échographie, le verdict tombe, la poche des eaux est belle et bien rompue…le bébé vit toujours mais est en souffrance…nous devons prendre une décision…attendre encore 5 semaines de grossesse pour pouvoir donner naissance à notre enfant, avec de gros risques de santé à venir, ou interrompre la grossesse…le choix à été une réelle torture…mais nous avons décidés sagement de mettre un terme à ma grossesse…nous voulons plus que tout au monde un enfant…mais pas à n’importe quel prix. Le 9 du mois, je suis donc rentrée en maternité pour qu’on me déclenche l’accouchement, en me donnant des médicaments toutes les 3h. Bien évidemment ça a mis du temps…j’ai eu des contractions uniquement vers 20h30…heure à laquelle je suis donc passée en salle de travail, on m’a posé la péridurale, et j’ai accouché de notre petite fille à 23h20. Après autopsie, rien à signaler tout était absolument normal, une hypothèse est émise sur mon hématome du début de grossesse, qui aurait fragilisé la poche des eaux, et plus le bébé grandissait, plus la poche des eaux se fragilisait…jusqu’à sa rupture…méga dépression…


Aujourd’hui, septembre 2017, depuis nous avons repris les traitements et nous essayons de faire notre deuil. Après encore 3 mois d’échec, nous allons maintenant changer le traitement en arrêtant le Puregon et en passant au Menopur…je commence demain. Il ne nous reste que 3 essais et après nous passons aux FIV… 


À présent vous connaissez mon parcours, notre parcours…nous continuons toujours d’espérer, c’est ce qu’il me permet d’avancer et de tenir debout. Nous sommes plus unis que jamais après toutes ces épreuves, et nous nous aimons encore plus. Il faut réellement que le couple soit solide car en PMA il traverse beaucoup d’épreuves. C’est un long et douloureux chemin, mais on se dit que ça finira forcément par payer un jour. Quand on est en PMA, on a l’impression d’être seule, notre féminité en prend un coup, on essaie de faire bonne figure quand une amie nous annonce sa grossesse…en se disant qu’un jour notre tour viendra…on passe par différentes phases, la tristesse, la colère, la jalousie…pour enfin réussir à entreprendre toutes ces démarches et toutes ces épreuves plus sereinement.


Merci pour tout de m’avoir lu jusqu’au bout…et pour celles qui sont en PMA…RESTEZ FORTE 😉

Fanny

 

 

 

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Mucoviscidose : 1 mot qui changea notre vie (lettre à mon fils)

Je vous laisse ce soir avec le témoignage plein d’amour de Charlotte, maman du petit garçon atteint de la Mucovisidose.

Mucoviscidose : 1 mot qui changea notre vie (lettre à mon fils)

Tu es né le 5 janvier 2016 à 12h21. Tu étais tellement beau. Ca faisait 9 mois que nous cohabitions et après des heures de travail, tu es là tout contre moi. Nous sommes tellement heureux. Ma voix t’ apaise déjà. C’est magique, nous sommes sur un petit nuage. Toute la famille est venue pour te rencontrer. Je vis un rêve. Les jours passent, nous sortons de la clinque et nous commençons à prendre nos marques à trois. Nous sommes fatigués, mais tellement comblés. Seulement, tu pleures, tu pleures beaucoup. On dirait que ton ventre te fait beaucoup souffrir, ce n’est que des coliques. Nous commençons quand même à nous inquiéter.

Nous sommes le 1er février 2017. Mon téléphone sonna. C’ est l’hôpital, ils veulent te voir rapidement, demain, des histoires de résultats anormaux au test de Guitry. Quoi ? Mais pourquoi ? Non pas toi. On essaye de rester calme, je t’ amènerai demain avec Marraine. Papa travail et il ne faut pas s’inquiéter pour rien.
Le lendemain, le 2 février 2017 : c’ est aujourd’hui ! Nous rentrons dans cet hôpital, j’ avais envie de hurler.
Nous sommes très bien pris en charge, on nous connaît :  » Vous êtes les parents d’ Ethan » ! On nous installe. 
Bon ca suffit la, je demande  » Pourquoi, on est là ? » , et il me répondit  » Le médecin va venir Madame ».

Ok, je t’installe. Je pense que toute ma vie, j’aurai en tête cette image : tu étais endormi dans ce lit d’hôpital, immense pour toi tellement que les barreaux faisait penser à une cage et cette vue de l’hôpital en arrière. 
Je pleurais sans savoir, je savais : tes maux de ventre et ta peau salée en disaient long.
Le Médecin est rentré et il a dit  » Bonjour Madame, je suis le Médecin, je suis sur de ce que je vais vous dire votre fils est atteint de MUCOVISCIDOSE ! Non !!!!

Pourquoi, mais pourquoi ? J’ ai hurlé et j’ai pleuré !!!! Non !!! Mon bébé !!!!
Sans laisser place aux doutes, tout s’ éclaira et tout s’expliqua. Nous avons dû le dire à papa et toute la famille. 
Nous sommes passé et nous passeront encore des moments difficiles.

Ce 2 février a changé notre vie, notre perceptive. Nous vivons maintenant aux rythmes des médicaments et du Kiné. Nous nettoyons la maison à la javel. Nous faisons déchausser les invités en rentrant et leur faisons mettre des masques lorqu’ils sont malades. Nous surveillons les épidémies Hivernal.
Notre vie passe en second car notre combat, c’est toi. Tu nous le rends bien !
Alors, sache mon fils que je serai toujours là pour toi. Mon plus beau cadeau, c’ est ton sourire.
Je n’ accepterai jamais la maladie, mais j’ apprends à vivre avec. Tu es ma plus belle réussite et je t’aime au-delà des étoiles.

Maman 
Charlotte MATHIEU ( 31)

Remerciements : Au CRCM pédiatrique de Toulouse, À nos familles et Amis (merci de nous supporter)
Et à  » Vaincre La mucoviscidose  » : « Combattre aujourd’hui pour guérir demain » 

 

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La dépression post partum! (Témoignage)

 

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Image: gynandco.fr/

Bébé est arrivé, vous avez tout préparé pour son arrivé et l’accueillir dans les meilleures conditions. Mais un visiteur surprenant et importun s’est invité : la dépression post-partum! 
Laura , 38 ans, est une mère et écrivain,  avant la naissance de sa fille Lana de 19 mois aujourd’hui, Laura était active, heureuse et épanouie dans sa vie personnelle et professionnelle… Elle a rapidement perdu, l’ énergie et l’ intérêt pour les activités qui auparavant l’excitait. Après un accouchement compliqué, une césarienne qui a conduit sa fille dans l’unité néonatale de soins intensifs, mais également des soucis supplémentaires associés à des coliques du nouveau-né. Laura a commencé à éprouver un sentiment croissant que quelque chose n’allait pas.

« Je ne connaissais pas la dépression post -partum pourtant, c’est ce qui m’est arrivait jusqu’à l’âge de 12 mois environ de ma fille.« 

Toutes ces choses que mes copines mamans font comme les ballades en poussettes ou regarder son bébé dans les yeux avec un grand sourire… Pour moi, c’ était impossible. J’étais devenu un robot qui devait faire les choses… Lui donner à manger, lui prendre son bain, réussir à l’endormir. Rien était fait avec envie, j’étais obligée de le faire alors je le faisais ! Le reste du temps elle restait dans son lit !

 Mon mari a senti que quelque chose n’allait pas ! Il était impuissant face à ma détresse ! Quand je regardais ma fille avec mon mari durant leur moment de complicité, je partais me réfugier dans la salle de bains pour m’effondrer en larmes. Il s’occupait tellement bien de Lana, tout était si simple pour lui, tout me renvoyait à ma défaillance…

Tout me peser énormément, j’étais tout simplement épuisée ! J’étais devenue un monstre aux yeux de mon marin, enfin, c’est ce que j’imaginais ! J’avais tellement honte de n’avoir pas envie de m’occuper de ma fille ! Je lui en voulais.. c‘était à cause d’elle cette situation! 

Tout se refermer autour de moi ! Ma famille ne me comprenait pas ! Mes copines ont fui en courant ! La dépression fait peur, mais elle n’est pas contagieuse ! 

Lana a grandi… Elle a soufflé sa première bougie ! Ce jour-là, j’ai eu un déclic ! Je l’ai regardé pour la première fois avec amour et tendresse. J’ai réalisé que j’avais perdu 1 an avec ma fille. Ce petit bout aux grands yeux noisette avait 1 an ! Je suis certaine que ma fille a senti ce déclic dans ma tête. Elle marchait à peine depuis quelques jours et elle s’est littéralement jetée dans mes bras. J’ai accouché de ma fille ce jour-là ! 

Malgré son impuissance face à ma détresse, mon mari a été d’un grand soutien. Nous avons pris rendez-vous chez un médecin deux semaines plus tard. Il m’a permis de me sentir mieux, de mettre des mots à mes maux.  Je n’avais plus honte enfin!

Il m’a fallu 1 an, 12 mois, 365 jours pour me sentir bien dans ma tête et dans mon corps. J’étais enfin prête à ouvrir mon cœur à celle qui compte le plus dans ma vie : ma fille ! Je l’aimais avant, je l’ai toujours aimé, mais je n’arrivais pas à lui montrer. 

Aujourd’hui, Lana a 19 mois, elle est mon bonheur au quotidien, elle est toute ma vie ! Je continue à voir cet homme qui me fait du bien, j’en ai encore besoin, car j’ai encore beaucoup de culpabilité face à cette première année, mais j’avance doucement, mais surement. 

J’ai encore peur aujourd’hui, mon mari et moi souhaitons avoir un deuxième enfant, mais cette peur me paralyse en pensant que ça pourrait arriver encore une fois. Je n’ai pas envie de faire revivre ça à mon bébé. Je suis encore fragile. Mais je sais que le temps m’aidera, je sais que mon mari et Lana sont là. 

J’aimerais dire à toutes ces femmes et ces hommes qui sont dans la même situation. Faites-vous aidez ! Parlez, n’ayez pas honte ! Ne restez pas seule face à cette montagne, ne perdez pas de temps… Parce que de l’autre côté de la montagne, c’est beau, c’est l’amour, c’est la vie ! 

Laura.

Merci Laura pour ce témoignage ! Si vous aussi, vous souhaitez partager votre témoignage de la dépression post-partum, vous pouvez m’envoyer votre témoignage en anonyme, pour que ce sujet ne soit plus un tabou! 

 

 

 

 

 

 

 

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Je laisse la plume à une maman courage!

Comme vous le savez, je laisse souvent la plume à mes lectrices, pour raconter ce qu’elles ont sur le cœur!

Voici le témoignage d’une maman:
Cela fera 12 ans en janvier, je venais de me marier, j’ai mis au monde mon petit ange. Une magnifique petite brunette. Ma deuxième fille. Quatre mois plus tard, on découvre qu’elle a une cardiopathie congénitale sévère. Opération en urgence à Paris. En décembre 2005, née ma troisième fille,une blondinette, ma louloute, cette fois! Mais 19 jours plus tard, mon petit ange doit être hospitaliser d’urgence!

Son cœur ne tiens plus et une maladie pulmonaire s’est greffée dessus! Il a fallu trouver à faire garder ma louloute tous les jours pour pouvoir être auprès d’elle en réanimation! Mon mari et moi ne dormions que 3h par nuit car la journée on était à l’hôpital et la nuit, louloute pleurait en permanence!!

Tout cela a durée jusqu’à ce troisième jour de janvier 2006, ou mon petit ange est décédée dans mes bras tôt le matin. Depuis ce jour, je ne vis plus mais survie grâce à mes deux filles et à mon Loulou, ne en 2007. Un magnifique petit blondinet. À ses deux ans, on découvre qu’il a des troubles autistiques!!! La je craque!! C’est trop!
Je décide alors de retravailler pour me changer les idées! Nous avons passer les premiers test d’autistes jeudi et faudra en refaire dans un mois pour un verdict final en décembre! Pour lui, mon mari et moi sommes seul! Aucune aide ni financière ni autre…
J’ai peut être fait une connerie en me lançant trop dans le boulot ! Je suis embauchée dans deux sociétés d’aide à domicile pour avoir au total 30h par semaine de boulot! Ça me plait.

Mais la je sature de fatigue! Ma surdité en a pris un coup. 

Avec tout ça elle s’est aggravée! J’ai eu mes nouvelles prothèses auditives aujourd’hui!  Maintenant va falloir trouver l’argent qu’il manque pour finir de payer.  Donc encore plus travailler!
Des amies me disent que je suis solide, très courageuse, mais moi je ne le pense pas.

Je veux juste être, malgré tout ce qu’on a vécu, une maman comme les autres! Sans être juger , sans avoir à supporter les moqueries régulières sur ma surdité ou le handicap de mon fils! Je veux être une femme, une maman comme les autres…

Merci pour ce témoignage émouvant, je pense que tes amies ont raison, tu es une maman comme les autres mais avec plus de courage…

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Maman ange

Le 27 septembre 2012. Je me souviens encore de ce jour comme hier, ce jour ou je t’ai vu pour la première fois. Ton visage, le même nez que papa, mes lèvres, tes petits doigts tout fin que je m’efforçais d’enrouler autour de mon index, tes doigts que j’aurais tant aimé sentir se refermer sur le mien. En caressant ton visage, je voulais voir une reaction, sentir ton coeur battre, ta respiration, entendre ta voix, voir tes petits yeux se poser sur moi… mais non, rien. C’etait fini… La première et la dernière fois que je te voyais. 

Mon histoire est la même que des milliers de maman. Un test positif, une prise de sang confirmant, du bonheur a l’état pur. On imagine déjà notre futur, notre bébé grandissant, sa tête, ses yeux, sa couleur de cheveux … La premiere écho, première rencontre, tou va bien. Et puis arrive ce jour de la deuxième echo. C’était le 14 septembre. Le gynécologue qui m’annonce un petite fille, nous sommes aux anges, jusqu’a la fin de l’échographie. 
 » Il y a un soucis … «  

Ma fille était atteinte d’un spina bifida grave, elle n’aurait jamais pu marcher, jamais pu parler, jamais atteint le terme de la grossesse ou alors dans d’atroce et interminable souffrance pour s’éteindre le jour du terme. 
Ce jour là, j’ai juste pris ma decision de maman … Qu’est ce que veut une maman pour son enfant ? Ce jour là j’ai decidé que nous allions arreter ma grossesse à 22 semaines. Une décision douloureuse et tres dure pour moi encore aujourdhui. Mais qu’aurais-je du faire ? La laisser souffrir? pour mon propre bonheur ? et par mon égoisme la laisser souffrir ? Non une maman veut ce qu’il y a de mieux pour son enfant. J’ai decidé de laisser s’éteindre dans le plus agréable endroit pour elle bien au chaud dans mon ventre, rassurée par mes battements de coeur, enveloppée de mon amour pour elle. 

Décision très lourde à supporter, déjà par soi meme, mais aussi supporter face aux autres, ceux qui ne comprennent pas . 
« Tu en auras d’autre, tu es jeune « 
« Le prochain c’est le bon »
« Tu devrais l’oublier c’est du passé «  
ou encore « Tu as tué ton enfant ! « 
et j’en passe …
Ces phrases qui nous blesse, qui nous font sentir encore plus coupable, qui nous font sentir que nous sommes des meurtriers. Et pourtant je suis loin de cela, je suis une maman, j’ai fait le choix d’une maman, te faire partir avant de te voir souffrir ….

Et un jour, cette envie d’etre maman ressurgit, surement la preuve que tu avances malgres le manque, la tristesse. 
Test positif, et les gens qui te jugent encore … 
 » c’est trop tot » 
« tu fais sa pour oublier ton bébé perdue « 
On oublie jamais, mais on veut avancer, se battre. on veut etre maman malgres tout.

Test positif, de nouveau des idées en tête, mais avec une pointe de recul. Et si …. 
Ne pas se rejouir, se renfermer pour ne pas avoir peur, attendre les résultats, son échographie pour savoir si tout va bien. 
Je crois que j’ai profiter de cette seconde grossesse qu’a partir du 7eme mois… 

A toutes les filles qui ont subi une Interruption Medicale de Grossesse, je penses a vous, et vous n’êtes pas seule. Nos enfants, nos anges sont a jamais gravés en nous dans nos coeurs et dans les coeurs de nos proches. 
Pour ma part tous les jours, quand ma fille de 4 mois me sourit, je revois sa soeur, ma princesse ailées et je suis sure qu’elle est l’étoile, l’ange protecteur qui veille sur nous. 

Cindy Mam’ange et Maman