Publié dans Ma vie de maman

Je suis désolée !

Mes amours…

Je suis désolée.

Je suis désolée, je ne suis pas la maman que je veux être pour vous. Ce n’est pas ce que j’imaginais : cette tristesse consommée, cette colère, ce désespoir gris que je ressens de jour en jour.

Je veux être un plaisir pour vous. Je veux chanter des chansons idiotes pendant que nous dessinions. Je veux te promener à travers les parcs baignés de soleil. Je veux regarder les fourmis avec toi et manger de la crème glacée pour le gouter. Je veux faire de la pâte à modeler en forme de serpents.

Je veux jouer au foot avec toi, je veux courir des kilomètres près de toi. Je veux écouter de la musique sur ton ordi avec toi.

Mais à la place, certains jours, je peine à sortir du lit. Je trébuche à travers tes jouets et je me tourne à nouveau devant la télévision. Je n’ai pas le courage de chanter une chanson. Je n’ai pas le courage de jouer avec toi au foot. Mon corps me fait trop mal, et si mon corps ne fait pas mal, mon cœur prend le relai.

Cette putain de maladie m’empêche d’être heureuse… Mais le pire, c’est qu’elle vous empêche de l’être aussi. Tout est gris. Je me sens encaissée, étouffé par elle. Ce n’est pas ce que je voulais pour nous. Ce n’est pas ce que je voulais pour vous. Certains jours tous me semblent hors de porter. Une chose est sûre, c’est que je vous aime !

Je vous aime même quand vous me gonflez certains jours, je t’aime même quand tu me verses de la farine partout dans la cuisine, je t’aime même quand tu m’écris sur les murs !

Je t’aime même quand tu as eu un mauvais comportement à l’école, je t’aime même quand tu me réponds avec un ton hautain !
Je vous aime au milieu de ma douleur.

Certains jours, je ne se sens vaguement rassurée : l’amour est une action, pas un sentiment. Je prie pour que mes actions soient assez pour vous.

Il n’y a aucune logique dans tout ça, pourquoi moi ? Pourquoi aujourd’hui ?

Il n’y a pas de raison il n’y a pas d’autre explication ! Je ne demandais pas cette douleur, cette grisaille sur moi. 

Tout le monde me dit de profiter de chaque instant avec vous… Mais comment puis-je profiter de ce que je ne peux pas avoir ? Comment puis-je savourer des moments passés à bout de souffle ?

Cette maladie nous a volées deux ans et demi et c’est déjà bien trop ! Elle nous a volées du temps, elle nous a volées des moments précieux.

La SPA  peut me priver de tant de choses, mais elle ne pourra jamais me priver de vous !

Et peu importe la façon dont il fait sombre, je dois faire face…

Mes bras sont lourds, mais je les ai mis autour de vous. Je suis épuisée, mais je vais trouver la force, je vous en fais la promesse.

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Je veux le meilleur pour vous,  peu importe comment , je vous aime et je continuerai à faire ce qu’il faut, pour vous rendre heureux.

Votre maman