Mon parcours PMA

Je vous laisse avec le témoignage de Fanny sur son parcours PMA.

 

Bonjour à vous, et merci à ceux qui prendront le temps de me lire,

 


Par quoi commencer…par une brève présentation ? Je m’appelle Fanny, j’ai 28 ans, je suis en couple avec mon conjoint depuis presque 7 ans et cela fait maintenant 2 ans et demi que nous essayons d’avoir un enfant…en vain…c’est ce qui me pousse aujourd’hui à vous faire partager mes expériences, mes conseils, et mon désespoir.

Tout a commencé en mai 2015, mois où mon conjoint et moi décidons enfin de fonder notre famille, et ce après de nombreuses années de négociation intensives 😉 . Mais voilà tout ne s’est pas passé comme nous l’aurions voulu…voici nos péripéties.


Donc, du mois de mai jusqu’au mois de juillet RAS…c’est le début, on ne se prend pas la tête on laisse le temps au temps.

 

Puis vient le mois d’août, mois où mes fidèles copines, qui me rendent visite une fois par mois, tardent à venir, petite lueur d’espoir, après une semaine de retard me voilà partie faire une prise de sang (je ne jure que par les prises de sang pour une fiabilité à toute épreuve), grosse déception…c’est négatif. Je laisse donc passer quelques semaines en me disant que mes copines me font une petite blagounette et qu’elles viendraient un peu plus tard que prévu…mais toujours rien. Je refais une seconde prise de sang, et bien évidemment, elle est toujours négative. J’appelle donc mon gynécologue que j’avais dû voir une fois, comme toutes les filles, moins j’y allais mieux je me portais 😀 , je lui explique que mes dernières règles remontent au mois de juillet et que nous sommes tout de même en octobre, que je n’ai aucune idée de ce qu’il se trame. Il me demande de venir le jour même car il pense à un kyste…me voilà au cabinet pour une consultation mémorable. Tout se passe bien dans un 1er temps, il me fait une échographie, me demande de me rhabiller, nous voilà à son bureau, d’où il me sort «bon bah vous avez les ovaires polykystiques», euh moi pas comprendre, jamais entendu parlé de ma vie, késako ? «oui d’accord, c’est-à-dire ?», sa réponse a été un coup de massue, «ça, c’est votre poids ! Perdez 4 ou 5 kilos et vous revenez me voir on avisera, merci et bonne journée»…voilà voilà, comment culpabiliser, se détester, enfin bref, me mettre plus bas que terre et ressortir en larmes d’une consultation. Ni une ni deux, régime oblige pour suivre les conseils de ce « professionnel » de santé. Perte de 9 kilos en 1 mois et demi et bien évidemment toujours pas de règles à l’horizon.


Nous voilà maintenant en février 2016, je potasse un peu sur internet, pour me renseigner tout de même sur ces fameux ovaires polykystiques, et je trouve comme information qu’à la base c’est dû à un problème hormonal, une sécrétion d’hormones mâles qui empêche les futurs ovules de devenir mâtures, par conséquent, les follicules se stockent dans les ovaires, et enfin, qu’il est mieux d’aller voir une endocrinologue et de ne pas s’arrêter à un gynécologue. Remontée comme une pendule, je prends RDV avec une endocrinologue et un nouveau RDV avec ce fameux gynécologue. Le RDV chez l’endocrinologue s’est super bien passé, je ne manque pas de lui faire part du comportement du super gynécologue, heureusement qu’elle était déjà assise. Elle me prescrit du Duphaston, médicament qui est censé déclencher mes règles, et effectivement miracle ! Après 7 mois d’absence, les voilà ! À savoir que depuis je n’ai jamais eu besoin de reprendre du Duphaston pour déclencher mes règles, j’ai retrouvé mes cycles grâce à la prise de ce médicament. Vient ensuite le jour du RDV chez le gynécologue, et j’ai la ferme intention de ne pas ressortir en larmes comme à sa dernière consultation. En bref, j’ai tapé du poing sur la table, et ce n’est pas qu’une expression :’) , je lui ai dit que son comportement était inadmissible, que c’était honteux d’avoir cherché sur internet ce qu’était les ovaires polykystiques car il n’avait pas été fichu de prendre le temps de m’expliquer, que je n’avais peut-être pas fait médecine mais que je n’étais pas plus bête qu’une autre pour comprendre…enfin j’en passe et des meilleurs. Il m’explique donc les différents parcours qui m’attendent : en 1er les médicaments, en 2ème les piqûres, en 3ème les inséminations et enfin en 4ème les FIV. Il me prescrit donc du Clomid, médicament aidant pour l’ovulation et me donne RDV 14 jours après pour faire une échographie et voir si les follicules grossissent. 14ème jour, selon lui ça avait bien fonctionné donc il me prescrit une piqûre, l’Ovitrelle, pour déclencher l’ovulation et nous avons pour consigne de faire des câlins à volonté. Mais voilà ça ne fonctionne pas. Le mois suivant même procédé, et même résultat. Il m’oriente donc vers une autre gynécologue qui est spécialisée dans l’infertilité. 

Juillet 2016, RDV avec ma nouvelle gynécologue, un peu perchée, mais très professionnelle, et c’est ce qui m’importe 😉 . Elle décide d’essayer encore une fois le Clomid mais au lieu d’un médicament par jour, on passe à 2 par jour. Retard des copines…petite méfiance car je me dis que c’est comme un goût de déjà vu…après 1 semaine de retard je fais une prise de sang et là surprise ! C’est positif, nous sommes les plus heureux du monde, après un peu plus d’un an d’essai on y est, on s’empresse de le dire à nos proches…mais la joie à été de courte durée, une semaine après, le 1er août, grosses pertes de sang en allant aux toilettes le matin, direction les urgences gynécologiques, ils pensent à une fausse couche…mais pour en être sûr il faut faire une prise de sang ce jour et 2 jours plus tard pour voir si le taux de HCG augmente ou diminue. Le taux à effectivement chuté la fausse couche est confirmée. Grosse déprime en perspective…


Octobre 2016, après avoir remonté la pente, et ne pouvant plus voir une femme enceinte en peinture, nous passons à la seconde étape…les piqûres. Ma gynécologue me prescrit donc du Puregon, même intention que le Clomid, aider les follicules à devenir mâture, sauf que cette fois ci il faut que je me fasse des piqûres tous les soirs et que tous les 2 jours j’aille faire une prise de sang et voir ma gynécologue. Nous voilà parti pour un rythme assez soutenu mais on y croit, on ne lâche rien. Après plus de 20 jours de piqûres, elle me prescrit ma piqûre d’Ovitrelle pour déclencher l’ovulation en nous mettant en garde car il y a 4 ovules potentiels, donc risque même de grossesse multiple, mais on tente le coup. Elle me prescrit aussi une prise de sang à faire 15 jours après.


Novembre 2016, je croise tout pour avoir une bonne nouvelle, nous somme le 30 du mois et dans 3 jours nous fêtons nos 6 ans avec mon conjoint, et il est prévu que nous partions en vacances, j’aimerais tant lui annoncer une bonne nouvelle ce jour-là. Mon vœu est exaucé, la prise de sang est positive ! Explosion de joie, que du bonheur mais on reste légèrement sur nos gardes…on en parle à moins de personne, on essaie de se protéger et d’attendre ces fameux 3 premiers mois, mais c’est impossible, on a envie de le crier sur les toits.


Décembre, en plein milieu d’une journée je vais aux toilettes, et je découvre une mare de sang qui en a même traversé mon jean…en pleurs, nous voilà parti aux urgences gynécologiques, en se préparant à entendre la même chose qu’il y a 4 mois, mais non cette fois ci ce n’est pas une fausse couche, mais un hématome. Ils ne veulent pas se prononcer sur l’évolution de ma grossesse et je dois refaire une écho une semaine plus tard. Nous y voilà, nous faisons l’écho, et tout va bien, le cœur bat, c’était magique et tellement émouvant…larmes garanties ! Les saignements se stoppent, et nous continuons à nous projeter dans quelques mois…

Janvier 2017, le retour des saignements, retour aux urgences qui ne trouvent rien et qui ne sont pas inquiets par l’abondance de ces derniers. J’ai un RDV le mois prochain chez ma gynécologue pour le suivi de ma grossesse donc nous attendons patiemment. Et puis des saignements encore et toujours…ras le bol de vivre dans l’angoisse, nous laissons passer car nous avons bien compris qu’à ce stade de la grossesse il n’y a rien à faire à part attendre, attendre et attendre…


Février, je me lève un matin, entre le chemin du lit qui mène aux toilettes, perte d’un liquide à m’en mouiller même le pantalon. Pensant à une petite fuite urinaire (les joies de la grossesse), je continue à me préparer et pars pour le travail. Et puis, quelques semaines après, nous voilà au RDV chez ma gynécologue, elle me fait une échographie, et là, décomposition de ma gynéco, elle m’annonce tant bien que mal qu’il n’y a plus de liquide amniotique…elle m’envoie immédiatement vers les urgences gynécologiques qui confirment la chose. De là, on nous explique le parcours, nous devons revenir dans une semaine pour refaire une écho afin de voir si du liquide se serait réformé, ou si la situation est identique, dans quel cas, si nous ne voulons pas prendre de risque pour la santé du bébé, il faudra interrompre la grossesse en provoquant l’accouchement…l’effroi total. 


Mars 2017, nous faisons la 2ème échographie, le verdict tombe, la poche des eaux est belle et bien rompue…le bébé vit toujours mais est en souffrance…nous devons prendre une décision…attendre encore 5 semaines de grossesse pour pouvoir donner naissance à notre enfant, avec de gros risques de santé à venir, ou interrompre la grossesse…le choix à été une réelle torture…mais nous avons décidés sagement de mettre un terme à ma grossesse…nous voulons plus que tout au monde un enfant…mais pas à n’importe quel prix. Le 9 du mois, je suis donc rentrée en maternité pour qu’on me déclenche l’accouchement, en me donnant des médicaments toutes les 3h. Bien évidemment ça a mis du temps…j’ai eu des contractions uniquement vers 20h30…heure à laquelle je suis donc passée en salle de travail, on m’a posé la péridurale, et j’ai accouché de notre petite fille à 23h20. Après autopsie, rien à signaler tout était absolument normal, une hypothèse est émise sur mon hématome du début de grossesse, qui aurait fragilisé la poche des eaux, et plus le bébé grandissait, plus la poche des eaux se fragilisait…jusqu’à sa rupture…méga dépression…


Aujourd’hui, septembre 2017, depuis nous avons repris les traitements et nous essayons de faire notre deuil. Après encore 3 mois d’échec, nous allons maintenant changer le traitement en arrêtant le Puregon et en passant au Menopur…je commence demain. Il ne nous reste que 3 essais et après nous passons aux FIV… 


À présent vous connaissez mon parcours, notre parcours…nous continuons toujours d’espérer, c’est ce qu’il me permet d’avancer et de tenir debout. Nous sommes plus unis que jamais après toutes ces épreuves, et nous nous aimons encore plus. Il faut réellement que le couple soit solide car en PMA il traverse beaucoup d’épreuves. C’est un long et douloureux chemin, mais on se dit que ça finira forcément par payer un jour. Quand on est en PMA, on a l’impression d’être seule, notre féminité en prend un coup, on essaie de faire bonne figure quand une amie nous annonce sa grossesse…en se disant qu’un jour notre tour viendra…on passe par différentes phases, la tristesse, la colère, la jalousie…pour enfin réussir à entreprendre toutes ces démarches et toutes ces épreuves plus sereinement.


Merci pour tout de m’avoir lu jusqu’au bout…et pour celles qui sont en PMA…RESTEZ FORTE 😉

Fanny

 

 

 

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9 commentaires sur “Mon parcours PMA

  1. Accrochez vous et ne perdez pas la flamme de votre couple .. evadez vous lachez prise pour nous ca a marché…

  2. Vous êtes tellement courageuse et votre mari aussi vous m’as énormément émue j’espère pour vous que cette fois ci tout iras bien
    Nathalie

  3. je me suis vu dans cet article, le parcours PMA est très dur , beaucoup de personne ne nous comprennent pas ou peu ..

  4. Quel témoignage touchant et pour avoir vécu à peu près le même parcours bien évidemment cela m’émeut au plus haut point mais gardé espoir car j’ai maintenant l’immense chance d’être maman de 2 beaux enfants et je vous souhaite du fond du Coeur ce même bonheur 💙

  5. Nous avons nous aussi commencé un parcours en amp mais c’est Mr qui as malheureusement un soucis après quelques mois entre ses opérations et les examens pour lui et moi nous venons d’obtenir l’accord de nous inscrire sur la liste d’attente des dons de sperme. Le délai d’attente débute dés notre prise de rdv au cecos (rdv qui aura lieu en février ) nous voilà partie pour 15 à 18 mois d’attente. Bon courage à tout les couples suivis en amp.

  6. Bcp de courage j ai a peu pres le même zvec la rencontre d un gyneco vompletement con et inhumain et de gens formidable . Ma fille est isdue d une FIV DO . Je ne recommencerai pad mais enclurage vivement les gens en quete d enfant d aller au bout et de profiter de touted ces techniques modernes qui font de nous des parents combles.ma grosdesse je n ai pad kiffer coucher 9 mois et sue des merdes hematomes,grossesse gemelaire finie en enfant unique embolie pulmonaire…… mais la joie d un ti bouchon ds mes bras beau cadeau…..le plus beau.

  7. Bonjour,
    Je vous tire mon chapeau car franchement je penses que j’aurais tout abandonné.
    Heureusement pour moi l’attente pour avoir mes enfants n’a pas été longue.
    Soyez fort et unis et surtout bon courage dans votre parcours. Je croise les doigts pour vous

  8. Continuez à vous accrocher. Je me suis, à certains moments revue, dans votre histoire. Je suis également passée par la Pma. Malheureusement j’ai écoulé toutes les possibilités sans avoir eu la chance de devenir Maman. Ça a brisé quelque chose dans notre couple. J’ai eu la chance de connaitre un test positif en 2007, le jour de la veillée de Noël, le service de Pma m’annonce que je suis enceinte et en Janvier, le joir de mon anniversaire, urgences gynéco pour me dire qu’il faudra que je passe au bloc opératoire une semaine après pour un curetage. La grossesse n’évoluant plus.
    Je vous souhaite la réussite pour la prochaine .

  9. Bonjour. Je suis très ému par votre histoire , vous avez eu énormément de courage d interrompre cette grossesse. Je suis passé en PMA et j’ai finis par avoir une petite fille en 2013 après avoir eu peur d’une mucoviscidose et trisomie et une panoplie d examen. Depuis j’ai essayer de nouveau la PMA échec,je suis finalement tombé enceinte naturellement ,fc à 7 semaines ,un an après je retombe enceinte naturellement , à l écho des 11semaines un énorme oedème autour de mon bébé , rdv chez un gynéco spécialisé ,le coeur avait cessé de battre,fc en juin . Depuis j’ai fais installé un stérilet car ça fou le cafard tt ça .mais cependant l envie d un deuxième est tjs la . accroché vous j espère que vous aurez votre petit miracle . https://www.ungrandmarche.fr/boutique/fimoettout

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